Le climat et le Botrytis cinerea
Le Sauternais bénéficie de
la douceur du climat aquitain : hivers mouillés mais
cléments, printemps humides et tièdes qui
favorisent le débourrage mais accentuent, hélas,
les méfaits des gelées tardives,
étés modérément chauds qui
assurent une maturité très progressive,
particulièrement propice aux vins blancs puisqu'elle
évite les excès de sucre et les
déficits d'acidité. Mais ces saisons sont souvent
l'occasion d'orages de grêle qui peuvent détruire
une récolte.
L'automne est la saison où se
révèle le microclimat de Sauternes, qui fait ou
défait les millésimes. Dès la fin du
mois de septembre, les brouillards du matin montent de la Garonne et du
Ciron. Bloqués par la forêt des Landes, ils
couvrent le vignoble et sont donc favorables au
développement du Botrytis cinerea qui s'installe sur les
raisins. Le soleil déchire et dissipe ces brumes
dès la fin de la matinée, libère le
ciel bleu et dispense sa chaleur douce et bienfaisante : le Botrytis a
juste eu le temps de s'attaquer aux seules pellicules et laisse la
pulpe indemne. Tel est le phénomène de la
pourriture noble qui provoque l'évaporation de l'eau des
baies et une concentration extraordinaire du moût.
Comme la maturité est presque toujours
très irrégulière, selon les
cépages, l'exposition ou la place des baies dans la grappe,
la vendange s'effectue par "tries", c'est-à-dire en
plusieurs fois. À chaque passage, on ne
prélève que les grappes, les portions de grappes
ou les grains suffisamment "rôtis", d'où ce terme
de "trie".
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